(love's full of fire)

quelle est la tenue confortable par excellence pour vous ? Un pyjama intégral tout doux. C'est pas sexy mais qu'est-ce qu'on est bien dedans. quel objet est totalement indispensable pour vous ? Mon piano, un demi-queue qui trône fièrement dans mon salon et occupe d'ailleurs la moitié de l'espace. quelle est votre chanson du moment ? Sia, The greatest. C'est le genre de chansons qui me donne envie de pousser les murs, de me dépasser et de toucher les étoiles. quel est votre rituel pour vous réconforter, pour vous rassurer ? Quand j'étais plus jeune, je n'avais qu'à traverser la rue pour me réfugier dans les bras de Max et soudain, tous les soucis s'envolaient. Aujourd'hui, je me place face au miroir de la salle de bain et je me dis que tout va bien se passer. qu'est-ce qui peut vous faire sourire même si le ciel vous tombe sur la tête ? Les blagues de Max, surtout celles qui ne sont pas vraiment drôles. quelle est la chose la plus étrange que vous faite toujours, sans vous en empêcher ? Fermer le robinet de gaz avant d'aller me coucher. Une vieille habitude prise alors que j'étais petite et que j'avais peur que la maison explose pendant la nuit. le film le plus kitch dont vous avez le plus honte de connaître par coeur ? Quatre mariages et un enterrement. Je ne résiste jamais devant un bon Hugh Grant, même quand le film a vingt ans. quelle est votre plus belle rencontre ? Max, sans hésitation. C'est mon meilleur ami depuis plus de vingt ans maintenant et aussi le premier garçon que j'ai aimé quand j'étais ado. Même si les sentiments ne sont plus forcément les mêmes, il est l'épaule sur laquelle je peux me reposer, le sourire qui me donne envie d'avancer.

- Push yourself. Don't Settle. Just live well. Just LIVE.  
Reading, 16 juin 2004. « Mum, cut me some slack ! I'm going to see Max. I'll be back for diner » : Greer a quinze ans et elle étouffe. Entre sa mère qui ne voit en elle qu'une enfant malade et ses frères qui se relaient le mercredi pour l'accompagner en ville ou au bowling, l'adolescente a besoin d'une grande bouffée d'air frais. Et son oxygène, c'est de l'autre côté de la rue qu'elle va le trouver, chez Max, son meilleur ami, aussi loin qu'elle s'en souvienne. Depuis leur entrée à l'école, c'est ensemble qu'ils font la route matin et soir, ensemble qu'ils mangent à la cantine avec Arthur et les autres, ensemble qu'ils font leurs devoirs. Même pendant les week-ends et les vacances, c'est ensemble qu'ils passent le plus souvent leurs journée. Ensemble. Greer connait Max par coeur. Elle ne prend même plus la peine de frapper ou de crier son nom, tout le monde sait chez les Hemming que c'est elle qui arrive. L'adolescente monte l'escalier au pas de course et ouvre la porte de la chambre de son meilleur ami à la volée. « Max, I need to ... » : Greer reste bloquée là, surprise de trouver le garçon allongé sur son lit bouche contre bouche avec Rose Gardiner, l'une des plus jolies filles de l'école. Surprise et triste. Pas triste qu'il ne lui ait pas dit. Non, juste triste d'être celle qui se tient bêtement sur le pas de la porte alors qu'une autre se trouve dans les bras de son meilleur ami. « Oh. Sorry. I didn't know. I'll come back later. Call me Max », les mots sortent mécaniquement, sans intonation aucune et Greer referme la porte avant que l'un ou l'autre ait pu dire quoi que ce soit. Elle redescend l'escalier aussi vite qu'elle l'avait monté et claque la porte avant qu'on puisse l'entendre sangloter.

Reading, 16 juin 2016. « What do mean you don't love me enough ? » : Greer a vingt-huit et elle étouffe. Il fait beau et les rues de Reading sont pleines de supporters anglais satisfaits de la victoire de leurs joueurs contre le Pays de Galles. C'est l'Euro et rien de tel que du foot pour réchauffer le coeur des sujets de Sa Majesté. Mais pas Greer. La jeune femme se tient en plein milieu du trottoir face à l'homme qu'elle vient de quitter. Ça faisait maintenant quatre mois que Miles et elle sortait ensemble et elle avait maintenant la certitude qu'il n'était pas l'homme de la vie. Pourtant tout se passait bien, ils passaient de bons moments ensemble mais ça s'arrêtait là et la jeune femme avait besoin de plus que ça. « It just means that I don't love you enough. I love you enough to hang out with you, to have sex with you but I don't love you enough to move in or stay with you. You're a great guy but that's it. I can't lie, I need something else ». Miles n'a pas l'air de comprendre mais c'était pourtant la stricte vérité. Greer avait beau l'aimer, elle préférait rompre avec lui maintenant plutôt que de s'enterrer dans une relation qui ne les mènerait nulle part. La jeune femme a besoin de ces papillons dans le ventre à chaque fois qu'on la regarde ou qu'on l'embrasse. Cette étincelle, elle ne l'a eu qu'avec un seul homme et il ne l'a jamais embrassé, ou en tout cas pas comme ça, alors elle préfère ne pas y repenser et continuer à chercher celui qui le fera ressentir ça à nouveau. Max. C'est le seul qui a réussi à allumer l'étincelle et c'est lui qu'elle rejoint à l'intérieur du café où trône toujours fièrement leur bande d'amis, célébrant fièrement la victoire de l'équipe des trois lions. Max qui est toujours là, près d'elle, parce que c'est ensemble qu'ils avancent.